4 programmes de recherche

Le CRIOBE créé en 1971 travaille sur l’écosystème corallien avec comme base principale d’étude les récifs coralliens de Moorea.

4 programmes de recherche | Criobe

Programme 1 : Interactions et médiations chimiques

Coordinatrice : Maggy Nugues, maître de conférences de l’EPHE
Co-coordinatrice : Isabelle Bonnard, enseignante-chercheuse UPVD
Plateforms Techniques : Bio2Mar, Chimie, Histologie, Biologie moléculaire, Optique

 

Le programme 1 est consacré à l’étude des interactions et de la communication chimique entre les organismes de récifs coralliens afin de mieux comprendre le rôle que jouent les produits chimiques et les milieux odorants dans la structure et le fonctionnement des récifs coralliens, ainsi que l’impact des modifications de l’environnement sur ces processus chimiques.

Les récifs coralliens sont des points chauds pour la biodiversité, de nombreuses espèces interagissant les unes avec les autres et avec leur environnement physique. Ces interactions sont principalement basées sur des échanges moléculaires. La recherche d’un abri, de la sécurité, de la nourriture et d’un partenaire de reproduction est soumise à des interactions chimiques complexes et met en évidence le rôle que joue la chimie dans la structure et le fonctionnement des écosystèmes récifaux.

Pour les récifs coralliens, l’étude des biomolécules et de leur rôle dans les interactions biologiques en est encore à ses balbutiements. Les concepts de « molécules essentielles » et de paysage olfactif ou « paysage odorant » sont relativement nouveaux, mais les récents progrès de la chimie analytique et de la métabolomique nous permettent de combler les lacunes dans les connaissances.

 

Chercheurs de l’unité impliqués :

B. Banaigs, C. Bertrand, L. Hédouin, N. Inguimbert, C.Clerissi
D. Lecchini, S. Mills, P. Sasal, M.V. Salvia, N. Tapissier-Bontemps

 

Légende : Modèle conceptuel d’un paysage olfactif avec une représentation des chimiosphères et des couches limites (DBL = diffusive boundary layer, MBL = Momentum boundary layer, BBL = Benthic boundary layer).

 

Programme 2 : Le défi des organismes récifaux dans un monde changeant

Coordinatrice : Laetitia Hédouin, chargée de recherche CNRS
Co-coordinateurs : Suzanne Mills, maître de conférences de l’EPHE et Benoît Pujol, chargé de recherche CNRS
Plateforms Techniques : Histologie, Biologie moléculaire, Optique, Bio2Mar

 

Le programme 2 a pour objectif de décrire, de comprendre et d’anticiper les changements auxquels les organismes récifaux seront confrontés au cours des prochaines années. Les enseignements tirés de cette recherche fourniront une base scientifique solide à partir de laquelle les décisions de gestion de la conservation, de restauration et de planification côtière pourront être prises.

Les humains ont un impact profond sur notre planète. Les récifs coralliens sont à la pointe de ce changement. Il n’y a plus de doute qu’à la fin de ce siècle, les récifs coralliens seront très différents de ceux qui existent aujourd’hui. Même si nous réduisons maintenant les émissions de CO2, un changement rapide du climat est déjà en cours, avec de graves conséquences pour les récifs coralliens. Aujourd’hui, il est crucial de suivre le devenir des espèces, identifier les mécanismes biologiques qui modifient leur diversité et évaluer la capacité d’adaptation des organismes du récif. La fréquence, l’intensité et la diversité des changements environnementaux d’aujourd’hui constituent une menace directe pour la survie des organismes de récifs. Néanmoins, les émissions de CO2 ne sont pas les seuls facteurs de changement de l’environnement: un développement côtier intense a transformé les côtes et devient un phénomène particulièrement préoccupant pour les récifs coralliens.

 

Chercheurs de l’unité impliqués :

B. Banaigs, R. Beldade, C. Bertrand, N. Tapissier-Bontemps,
I. Bonnard, B. Lapeyre, M. Nugues, S. Planes, M.V. Salvia, C.Clerissi

 

Légende : Impact de l’acidification (Ocean Acidification, OA) et de l’augmention de température (T) sur une chaîne trophique du récif coraillen : les comportements et les interactions entre les herbivores et carnivores qui influencent la prolifération des blooms toxiques de la cyanobactérie ©Lisa Macera

 

Programme 3 : Écologie fonctionnelle et services écosystémiques des récifs coralliens

Coordinateur : Valeriano Parravicini, directeur d’études de l’EPHE
Co-coordinateur : Pierre Sasal, chargé de recherche CNRS
Plateformes techniques : SO CORAIL, Chimie, Biologie moléculaire, Sclérochronologie

 

Le programme 3 a pour objectif de mener une étude à haute résolution aux niveaux local et mondial afin de mieux comprendre les facteurs qui permettent aux récifs coralliens de fournir des services vitaux aux humains, d’évaluer leur vulnérabilité aux pressions anthropiques et climatiques et d’étudier leur capacité de résilience.

500 millions de personnes dépendent des services fournis par les récifs coralliens pour l’alimentation, les revenus, la protection du littoral et l’identité culturelle. Les «services de soutien», tels que le recyclage des éléments nutritifs, et les «services de régulation», tels que la régulation du climat, sont des processus essentiels au fonctionnement des écosystèmes. D’autres services, tels que les «services d’approvisionnement» (par exemple, la fourniture de nourriture) ou les «services culturels» (par exemple, la valeur esthétique), sont des services qui apportent des avantages directs aux êtres humains. Face aux pressions anthropiques et climatiques croissantes, la capacité des écosystèmes coralliens à fournir ces services vitaux est menacée. Aujourd’hui, il est donc essentiel de comprendre les facteurs à l’origine des nombreux processus et services fournis par les récifs coralliens, ainsi que leur vulnérabilité aux pressions anthropiques et climatiques et leur résilience aux perturbations. Actuellement, notre capacité à quantifier les processus écologiques et à comprendre la structure de systèmes complexes est limitée.

 

Chercheurs de l’unité impliqués :

B. Banaigs, J. Claudet, E. Clua, L. Hédouin, D. Lecchini, S. Mills, M. Nugues, S. Planes

 

Légende : Exemples de changements de phase et de trajectoires écosystémiques propres au Pacifique (a, passage d’un paysage principalement composé d’acropora et de poissons herbivores vers une dominance de turf algual) ou aux Caraïbes (b, passage d’un paysage principalement composé de filtreurs et de coraux massifs vers une dominance de sargasses) ; c) et d) modèles contrastées de la variabilité de ces deux zones.

 

Programme 4 : Durabilité des systèmes socio-écologiques

Coordinateur: Joachim Claudet, directeur de recherche CNRS
Co-coordinateur : Eric Clua, directeur d’études de l’ EPHE
Plateformes techniques : SO CORAIL, Plongée, Biologie, Enquêtes

 

Le programme 4 vise essentiellement à améliorer notre compréhension des facteurs clés et des liens internes les plus influents existant au sein de l’écosystème social des récifs coralliens afin de jeter les bases nécessaires à une prise de décision efficace.

Les populations tirent de nombreux avantages des écosystèmes de récifs coralliens, notamment l’alimentation, la protection des côtes, les revenus et l’identité culturelle. En conséquence, les humains modifient directement ou indirectement les récifs coralliens et sont donc des moteurs importants du changement des écosystèmes. L’intensification des activités humaines dans de nombreuses régions du monde, associée à d’autres perturbations telles que les phénomènes météorologiques extrêmes et les épidémies d’étoiles de mer épineuses, a suscité de plus en plus d’inquiétudes quant à la capacité des systèmes naturels de continuer à fournir les services auxquels des personnes dépendent. Cela a conduit à une prise de conscience croissante du fait que la gestion efficace des activités humaines ne concerne pas seulement la conservation de la biodiversité, mais constitue le fondement du maintien de la sécurité alimentaire, du bien-être de la communauté et du développement durable.

Une gestion efficace qui équilibre l’utilisation des ressources naturelles et la conservation des écosystèmes est un défi de taille et dont la solution nécessite une nouvelle série d’outils robustes et innovants.

 

Chercheurs de l’unité impliqués :

T. Bambridge, V. Parravicini, N. Pascal, S. Planes, P. Sasal

 

Légende : Interface science-politique dans le contexte plus large de l’élaboration d’une théorie du changement. Le respect et la confiance, facilités par le dialogue et la communication, devraient favoriser l’intégration des connaissances scientifiques, politiques, du secteur privé et de la société. La co-conception des besoins de recherche et la coproduction de nouvelles connaissances et données devraient alimenter une théorie du changement élaborée à l’échelle organisationnelle appropriée et soutenue par la structure de gouvernance pertinente.

Partager

CRIOBE ©2024