12 octobre 2021
Conférence MOTU de Polynésie, Âge et mode d’installation de ces îlots récifaux
À l’exception des Marquises, dépourvues de récifs coralliens, les îles polynésiennes, hautes ou basses (atolls) se caractérisent par la présence de dépôts sédimentaires meubles, constituant des îlots (« motu »), localisés en arrière des fronts récifaux, et n’excédant pas l’altitude de quelques mètres. Ces dépôts reposent sur des plates-formes sub-horizontales généralement bien cimentées, composées de fragments coralliens (conglomérats ou « papa »). L’analyse de la structure interne des motu et de la répartition spatiale des conglomérats sous-jacents, combinée à des datations au carbone C-14 et uranium-thorium, a permis de préciser l’âge et les modalités de leur mise en place : entre 3000 et 1000 ans avant aujourd’hui (BP), en relation avec une chute du niveau marin de 0,60 m environ. Sur certains atolls possédant des feo (comme par exemple Rangiroa), la mise en place des motu aurait été localement plus précoce, en relation avec la remontée du niveau marin, entre 11000 et 6000 ans BP.
Le professeur Lucien Montaggioni est spécialiste de la biosédimentologie et de la paléoécologie des systèmes carbonatés marins, formé à Marseille. Il a commencé sa carrière d’enseignant-chercheur à l’université de la Réunion. Ses recherches portent principalement sur la reconstitution des environnements coralliens et récifaux du Néogène à l’Holocène dans la province Indo-Pacifique. Professeur à l’université de Provence depuis 1988, il y a assuré la direction d’une unité mixte de recherche Université-CNRS spécialisée dans l’étude des plates-formes carbonatées et des récifs coralliens. Il a dirigé l’école doctorale en Sciences de l’environnement des universités d’Aix-Marseille et du Var. Depuis 2018 il fait partie du Centre européen de recherche et d’enseignement des géosciences de l’environnement. Son dernier ouvrage, intitulé Coraux et récifs : Des origines à un futur incertain, est paru en 2020 aux Presses Universitaires de Provence.